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Da Circle – 360° Deal (2011)

Le rap serait-il cyclique au point que toute boucle revienne à son point d’apogée : les 90’s ? Si cet avis est tout à fait critiquable, il existe au fin fond de Brooklyn et du Bronx des tueurs à gage microphonique qui adhèrent complètement à cette philosophie. Réunis sous le nom de Da Circle, Fatz et Slim proposent un 360° deal histoire de boucler le cercle. Se considérant meilleurs que 85% du Rap Game, proches d’Immortal Technique qui les avait invités sur Rebel Arms de son The 3rd World, les deux lascars reviennent avec une rage inassouvie suite à l’énorme échec que fut leur premier projet The S.A.F.E. (et pour une fois Statik Selektah y est pour rien). Revenons à la notion même de Circle de l’album,  avec 15 track et un intro et une outro, ce 360° deal est sensé englober l’ensemble du mouvement rap,  pari osé surtout quand on met en avant une street crédibilité sans avoir confirmé musicalement. 

 Jusqu’à preuve du contraire, on nous a toujours appris qu’un cercle est une courbe fermée, mais avec Da Circle c’est une définition alternative qui nous attend : une ligne oscillant dans tout les sens, sans but, et donc complètement ouverte. En clair, les deux mcs de Da Circle auraient dû passer plus de temps à travailler leur album que leur street attitude. Car si sur le paraître, les deux gus ont toutes les caractéristiques des gros durs, sur wax, par contre, c’est mou et sans ingéniosité. Au même titre que les soi-disant gardiens d’une cause divine, Fatz et Slim jonglent sur différents thèmes avec un point d’honneur à causer de tout à la sauce vintage. En clair une leçon de vie racontée par pépé à son petit-fils aurait le même effet quoique surement moins chiant. Et au cas où l’auditeur ne s’y retrouverai pas dans cette ambiance faussement qualitative, Da Circle règlent le problème en une phrase : you’re pussy and wack…
 
Faussement underground et supposé boom bap, la carte postal sonore de 360° Deal n’est juste qu’un rafraichissement par Photoshop des cartes postales des années 90.  Da Circle Anthem et Reality Check restent les meilleurs exemples de cette mascarade, d’un côté on se retrouve avec un travail sonore qui serait la fusion du pire des Snowgoons agrémenté d’une touche Ruff Ryders  dont la DLC est périmée depuis des décennies et de l’autre on a l’exemple même des gars incapables de justifier  leur réputation de keep it real autrement que par le surdosage d’insultes homophobes sans cohésion et le calcul des wack laissés pour mort grâce à leur flow soi-disant surpuissant.  Le côté « just a beat and real rhymes » frise la blague sur In Da Groove, Underground et Going Crazy (dans le genre pipi-caca, vous serez servi et pour du rab Swallowtics suffira) au point de regarder derrière soit si Marcel Beliveau n’aurait pas glissé une caméra « Surprise sur prise ».
Heureusement dans cet amas de casseroles et autres objets dignes de figurer sur les stands de trocs illégaux des puces de la Porte de Vanves, quelques reliques trouvent refuge dans nos tympans sans les agresser. Dans cette catégorie 4 Profits est une bouée de sauvetage qui permet à l’auditeur de se rendre compte du piètre niveau des autoproclamés assassins quand Ill Bill prend le mic (Math Hoffa s’en sort haut la main sur le coup). La production aérée de Buckwild permet de s’évader quelques instants de la lourdeur du disque. Pour les mêmes raisons qu’avec Ill Bill on prendra du plaisir vicieux à entendre Chino XL même si la boucle insupportable du beat oblige tout auditeur raisonnable à ne pas renouveler l’écoute. Napalm grâce à Immortal Technique  et pour finir Revolution sont les seuls sons à sauver de ce naufrage
Lors d’une récente interview, Fatz pensait qu’à la première écoute, l’auditeur allait s’enflammer en s’exprimant « Wow, this shit is hot » et ainsi acheter cet album, vu le nombre de ventes, le public est connaisseur… Slim, lui,  jugeait que par respect pour les vrais mcs underground, l’auditeur lâcherait son billet, malheureusement l’auditeur a des oreilles… Au final le cercle qui se dessine de cet album c’est le nombrilisme dont fait preuve les deux auteurs, car Da Circle n’est pas un bon groupe et le game ne leur doit aucune reconnaissante pour leur pseudo sauce vintage. Incarcéré dans leur prison underground et incapable de prendre du recul, Da Circle rejoint sans gloire la longue file de ces mcs adeptes du copier-coller et incapable de faire le lien entre attitude et créativité. If the game still had real mc dominated it, you wouldn’t see you…
 9/20
Da Circle – 360° Deal (2011)
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