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MOP/Snowgoons – Sparta (2011)

Cette chronique aurait pu commencer comme cela « 2011, Brownsville aka Sparta, alors que le monde du  rap est envahit par la cupidité et la corruption, deux guerriers héroïques vont faire front jusqu’à la mort pour stopper ces hordes barbares de la nouvelle ère.  Madness ? This is M.O.P. !!!!! ». Non, M.O.P. n’a pas besoin d’être pastiché et la référence Sparta n’est pas une surprise compte tenu du caractère guerrier qui alimente les fondements du groupe. M.O.P. c’est ces deux gros mcs bien bourrin qui entaillent les oreilles à coup de beat barbare en braillant un flow bestial faisant  ressortir toute l’animosité de l’auditeur. Deux mcs féodaux pour un  rap brut et anarchique, une disco de mercenaires et des morceaux anthologiques qui ont provoqué plus de pogo que certains groupes de hard-rock. En clair dans le paysage rappologique, M.O.P. est à la découpe bovine ce que Drake est à la maîtrise des aiguilles en couture. Mais attention avec un parcours très physique, il faudra que Lil Fame et Billy Danze fassent fis de l’usure du temps et ne courbent pas l’échine dans la confrontation. Sparta sera-t-il la dose de hardcore nécessaire pour clôturer une année musicale bien mollassonne ?


We the hardest niggers, and this is Sparta nigger
D’entrée de jeu Sparta attire les regards par l’annonce, très surprenante, d’une collaboration entière du groupe avec les producteurs allemands Snowgoons. Exit donc  l’alter-ego beatmaker de Lil Fame : Fizzzy Womack ainsi que les productions des DJ Premier et bonjour les envolées guerrières AOTPiennes des Snowgoons. Si la collaboration surprend, elle n’est pas si éloignée en terme musical : travail de bourrin des deux côtés, on laisse la porcelaine de mémé au garage et on sert la barbaque à même le sol pour les quatre larrons. Le vrai problème de cette collaboration n’est pas musicale mais les très petites formes des deux parties. D’un côté les Snowgoons qui depuis quelques années se mordent complètement la queue en terme de production avec une redondance repoussante et un taux qualitatif proche du zéro. De l’autre, un groupe qui n’est plus que l’ombre de lui-même  usant de gueulante continue pour cacher leur manque de souffle et leur off-beat constant (ce qui est moins vrai pour Billy Danze pour le dernier point) dont la dernière sortie, Foundation , fut aussi indélébile qu’un tatouage malabar. Rien de très rayonnant donc et surtout une atmosphère d’échec qui réduit l’attente de ce Sparta à néant.


I’m the ghetto Mr. Universe, call me Lou Ferrigno
Et c’est de ses cendres que le phoenix renait !! Alors bien sur toute proportion gardée ce Sparta n’a pas vocation à venir chatouiller le meilleur de leur discographie mais toutes les médisances accumulées avant la sortie de cet opus fondent dès la première écoute. Pas d’entrée (et encore moins de verrines) ni de période d’adaptation pour vos frêles oreilles, on attaque direct le plat principal, la cuisson est à sang, chicos affutés les loups sont de sortie et les deux old-timers ont la sacrée dalle. Enfin surtout Billy Danze qui sur la longueur sauve microphoniquement l’album. Sans vouloir enfoncer le clou, Lil Fame hormis son timbre de voix et sa gueulardise n’a plus aucune munition à apporter (quoique son côté cheveu sur la langue accentué sur Blasphemy…). Si de son côté Billy Danze accumule aussi les années, on le sent vraiment moins vieillissant dans son flow. On ne s’étalera pas sur le niveau lyricale des deux mcs, dans cette catégorie rien à changer ça fracasse façon masse, du moshspit music et du good hood shit comme le martèle tout le long Danze. This is Brownsville homie ! MOP punch in your face !!! Et si vous en doutez, les courts intitulés des tracks devraient vous mettre sur la piste (Hard Niggaz, No Mercy, Body of Iron).


When I Come To this Bitch I’m like Yeah Yeah
Sparta ne serait surement pas le meilleur album catégorie entertainment 2011 sans l’apport vitaminé des Snowgoons qui en aucun cas trahissent l’esprit brownsvillien des cartouches du firin’ Squad. On lâche le poney et on passe en mode pure sang arabe au niveau des manettes, les gars d’outre-Rhin sortent l’artillerie lourde ce qui rassure les aficionados du genre compte tenu des dernières galettes du duo. Cutz de bourrin, boom bap brut et envolée équestre barbare (l’ouverture du bal par le titre éponyme remplace la dose de Guronsan) voir même raffiné (Opium dans un premier moment puis dans un domaine plus festif Rollin’), bref une démonstration en 10 actes qui permet (enfin ! dirons-nous  vu le nombre de tentative) au Snowgoons de passer de simples beatmakers à producteurs confirmés. Les deux enchainements Sparta/Back At It et Blasphemy (Blast 4 me)/Opium sont les vraies tueries auditives de cet opus intelligemment court (10 morceaux sans bavure amenant un rapport qualitatif optimum)


Firing Squad ! the Niggers you can’t be !!!
Premier album collaboratif pour le Mash Out Posse avec le choix surprenant des allemands du Snowgoons à la production, Sparta reste la surprise de cette fin d’année. D’un duo où l’on attendait surtout le pire, on se retrouve avec une galette qui remplit totalement son rôle : vous ambiancez les oreilles à base de grosse boucle bien fat et de lyrics primaires et bestiales.
15/20
MOP/Snowgoons – Sparta (2011)
4 vote(s)

3 comments on “MOP/Snowgoons – Sparta (2011)

  1. SnowgoonS on said:

    Alors là j'ai pas compris l'enthousiasme pour le taf des Snow, il arrive sur quelque titres à sortir de leurs sentiers de prédilection mais sinon ça reste à la sauce AOTPienne bien fade sans saveur et putin de redondante… Les M.O.P égale à eux même en ces temps auraient gagner je pense à bosser avec d'autre.

  2. Vraiment pas d'acc sur le taff des Snow. Des tueries comme Blasphemy ça fait des plombes qu'ils n'en ont pas sorti (derrière claque pour moi This is were The fun stops sur Black Snow)Je me lasse vraiment pas de cet album qui fait oublier le désastre foundation

  3. SnowgoonS on said:

    Haha j'ai vraiment du mal avec Blasphemy… que ca soit Hard Niggaz, Break Em, No Mercy même si c'est pas mauvais je trouve que la structure est toujours la même, bien redondante et fade, je trouve qu'il se force tellement à faire quelque chose de bien dur que ca ne passe pas (plus ?) à l'oreille.Plus d'une écoute d'un même titre c'est presque jouer avec sa vie…Tu parles de This Is Where The Fun Stops pour les oreilles c'est du regal rien que l'intro qui te met tout de suite d'accord puis la voix des momes sur le refrain qui t'acheve et l'outro juste meurtriere, ils restent dans ce qu'ils savent faire mais ils le font vraiment bien, bref rien de comparable pour moi sur ce Sparta

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