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Eminem – Relapse (2009)

4 ans déjà qu’Eminem n’avait pas sorti d’album. 4 ans où la planète rap s’était retrouvée orphelin de son enfant prodige. 4 ans que les fans recherchaient un substitut au manque sans trouver de clone à la hauteur. Pour autant la vie d’Eminem ne s’était pas arrêter là, entre ses problèmes de drogue, l’assassinat de son meilleur pote et rappeur Proof et ses déboires conjugaux, le prodigue de Detroit avait continué à alimenter la presse. Mais le monstre Slim Shady toujours actif ne pouvait rester contenu plus longtemps. Et c’est donc en Relapse qu’Eminem nous revient en cette année 2009. Plus qu’un album, cette nouvelle galette est aussi une recherche par son auteur d’un retour en grâce après le très critiqué Encore cause de ce si long silence. Beaucoup de question ont forcément fusé à propos de ce Relapse, Eminem va-t-il rester dans la même ligne directrice que ses précédents albums et ainsi jouer la carte de la sûreté ou va-t-il tenter une autre voie quitte à fâcher quelques fans ?
 

Après la première écoute, si une chose est bien sûr c’est qu’Eminem is back !!! Enfin surtout Slim Shady… Ces 4 années de hiatus n’auront pas suffit à calmer le petit blondinet ni à lui faire baisser sa garde. L’univers musical proposé et les thèmes abordés par le mc sont en parfaite continuité avec ses précédents opus ce qui ravira sans problème les fans de la première heure comme les plus jeunes en manque de sensation forte.

A la production, on retrouve l’inévitable Dr Dre et c’est à se demander si l’élève arrivera un jour à se passer du maître. Dre, donc, assure l’ensemble des productions à l’exception de Beautiful histoire de laisser au petit Marshall un espace d’autonomie.

On peut déjà avancer que le contrat est rempli. La paire Eminem & Dre est toujours aussi efficace, chacun dans son domaine excelle. Et pourtant, il y a un petit goût de déjà-entendu et de productions trop propres qui s’émissent rapidement dans les oreilles. Cette même impression se répète avec l’éternel plan marketing du premier single passe partout. On se dit très vite que ces 4 ans d’absences auraient pu être qu’une année d’absence sans soi-disant remise en question est le résultat aurait été pareil. Au final qu’est-ce qui différencie ce Relapse des autres albums ? Pas grand-chose, car globalement les thèmes sont les mêmes avec quand même une plus grande place à l’alter-ego Slim Shady qui peut se lâcher sur des atmosphères glauques comme sur les titres 3 a.m., Insane ou Underground. L’étalement de sa vie privée et plus particulièrement de sa relation avec sa mère qui a créé son succès et toujours présent comme sur le très adolescent My Mom.

Les trips bien gras comme son accent arabe sur Bagpipes From Bagdad commence lourdement à blaser. D’autre trip passe plus facilement comme sur Medecine Ball. En clair on tourne assez en rond à l’écoute des paroles. Par contre il serait haineux d’oser critiquer la qualité de l’écriture, car dans cette catégorie Eminem est un vrai monstre et sur chaque track, commercial ou non, c’est un vrai festival.

Pour revenir à Dre, on est obligé de faire l’éloge de son travail : des sons parfaits grâce à une maîtrise complète de l’environnement musical. Oui mais voilà, à force de favoriser la qualité parfaite de ses sons, le doc en a oublié d’être un artiste ou un musicien même voir limite d’être humain. Aucune des productions est réellement addictive, le travail est propre mais Dre s’exile dans son univers et dans ce qu’il sait faire de mieux en cherchant juste à perfectionner les défauts d’antan.

Dire que l’album est un échec serait franchement ridicule. Bien au contraire, l’album est maîtrisé de bout en bout. Eminem a conservé son niveau et délivre à ses fans un très beau cadeau avec ce Relapse. Ce succès n’aurait pu arriver sans la participation de Dre qui prouve qu’il reste l’un des meilleurs beatmakers de tout les temps. Mais au final, on en sort quand même déçu (si bien sûr on ne fait pas parti de la fanbase d’Em), on aurait aimé le voir sur d’autres registres que ces constantes et redondantes provocations qui font le bonheur des ados en manque de sensation forte. L’overdose n’est pas très loin mais on se rappelle aussi qu’Eminem a assez de talents pour nous surprendre sur d’autres domaines au même titre que le morceau Any Man produit par Da Beatminerz en 1999. Peut-être un chemin à exploiter ?

13/20



Eminem – Relapse (2009)
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