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Bunch Of Shit #5

Du tatouage tribal pour jeune en mal de sensation forte, une vibe estival pour chiller à Berk sur Mer, une station lugubre et sa neige grisonnante, un mc se prenant pour Seiya, c’est Bunch Of Shit #5

 

J’avais 14 ans le jour où la violence sociale de Jake Heke s’abattait de toutes ses forces sur le visage de son épouse. Plus qu’une baffe, l’Âme des guerriers est avant tout un film d’une dureté sans précédent très loin du côté tatouage tribal d’été. Dans un langage plus châtier, avec ce film le maori rentrait direct dans le top 5 international du chef de famille qui savate avant de parler. En arrivant dans ce jeu musical bitumé, je m’imaginais que P-Money viendrait vendre un peu de cette hargne néo-zélandaise avec son projet Gratitude, bref quelque chose sortant un peu des chantiers battus. Si P-Money montre allégeance à la grosse pomme sur cette galette, ou ne fait que prendre ce qui existait déjà, on ne retrouve rien de très atypique donc de vraiment intéressant. Plus proche de la vibe à la Hi-Tek, on se balade sur une skeud sympathique qui s’écoute sans réellement avoir à se concentrer, bref amateur d’encéphalogramme plat levez les mains. Portés par des titres comme Welcome To America avec Skyzoo et Havoc, The Hardest avec les M.O.P. et Break It Down avec Freddie Gibbs et Fashawn, P-Money n’excelle peut-être pas mais sait servir sa clientèle avec des productions taillées pour ses guests. On déplorera par contre un manque d’imagination flagrante sur l’ensemble des productions ce qui joue forcément sur l’appréciation des qualités du néo-zélandais et sa capacité à s’implanter durablement dans nos oreilles…

12/20

 

On se demandait bien si Eddie B allait avoir la chance de donner une suite à sa collaboration avec Harry Fraud sur l’EP The Lucky 7 de 2011. L’EP avait démontré une réelle symbiose entre les deux mais surtout démontrer les compétences de Fraud plus que les habilités d’Eddie B. Depuis l’explosion d’Harry Fraud sur la scène rap, on avait perdu de vue le natif de Caroline du Nord, de quoi douter d’une carrière prolifique. Mais voilà entre 3-4 bouses sonores (car l’homme est capable du pire comme du meilleur), Harry Fraud avait gardé de quoi occuper Eddie B avec un lot de consolation : une mixtape… Ce qui devait donc se terminer par un long format restera graver au format mixtape, mais loin d’être cheap Horsepower est une galette qui vaut le détour. Dans un vibe bien estival, Horsepower est clairement ce genre de merde qui sciera à la perfection pour aller chiller en Golf 3. Pas nerveux pour deux ronds, le duo offre 10 pistes bien relaxantes voir peut-être trop. On retiendra Courage, Marvelous avec Action Bronson, Beach Patrol avec Adrian Lau et Michael Landon où le pauvre Eddie B ne fait pas le poids face aux deux porte-flingues : AG Da Coroner et Meyhem Lauren. Une fois l’été passé, il y a deux probabilités : la première est que vous ne réécouterai plus jamais Horsepower et la seconde qu’Eddie B risque de disparaître des radars car malgré beaucoup d’envie, le mc ne marque pas les esprits…

12/20

 

Cette photo de métro aérien en plein hiver gris et maussade m’avait intrigué pour m’amener à la rencontre d’un duo international : le français Keor Meteor aux manettes et l’américain Jack Wilson au micro. Sur le quai de cette station de métro frôlant le -10 degré, on traverse avec eux les 9 titres de cet Enter To Exit. Une aventure musicale qui vaut son intérêt par les compositions de Keor Meteor qui créent un travail boom bapien à base de sample jazz comme on les aime. Rien que cette boucle hypnotique sur I Wish I Knew Emmy Rossum cristallise l’écoute. Les scratchs ajoutent une puissance supplémentaire à ce projet et c’est à DJ Ivan6 que l’on doit les coups de haches comme sur Season Change. Quand à Jack Wilson, fraichement débarqué sur la grosse pomme, il délivre une prestation tout en contradiction, sur au micro et plutôt intéressant dans ses textes, on arrive pourtant pas à le considérer comme primordial dans ce projet. Loin d’être mauvais, Jack Wilson manque de cette carrure, de cette présence au micro qui fait du mec un mc d’exception, un problème loin d’être propre au mec mais à toute une génération actuelle qui n’arrive pas à dépasser leurs modèles. On ne va pas finir sur une note aussi triste que Beginning To End car en fin de compte, Enter To Exit est avant tout un bon projet porté par un producteur de talent, Keor Meteor.

14/20


Commencer son album sur la BO de Saint Seiya, c’est déjà touché les cieux mais si en plus vous êtes un des mcs les plus intéressants du moment et qui offre un delivery vraiment complet, il est sûr que votre album rentre directement dans les grosses attentes de l’année. Avec The Awakening, Napoleon Da Legend remplit l’ensemble des critères. Certes encore New Comer dans ce rap jeu, le mec avait déjà prouvé son habilité microphonique sur The Myth Or The Legend EP, avec ce long format le jeune mc vient démontrer qu’il a les épaules pour venir tenir tête à toute la concurrence sur long format. Ne vous arrêtez pas à la pochette très moche de The Awakening car le contenu est bien autre. Portée par la combinaison avec Sean Price : Wise Men, Napoleon Da Legend enchaîne les tracks avec brio, un mc de haut vol qui s’impose à chaque verse, bref un vrai plaisir dans cet océan de mcs du dimanche. Dommage pourtant que la construction musicale ne soit pas du même acabit, sur 16 titres on fait souvent le grand huit sans pour autant se crasher. En terme de critique on dira que How I Feel c’est du déjà entendu, que Shogun est complétement saturé avec ses backs et que Matrix and Holograms est insipide. Avec une plus grande prudence dans les choix des beats, The Awakening aurait pu se hisser dans les albums à haut potentiel surtout que Napoleon Da Legend est un mc qui mérite d’être connu mais il ne risque pas de passer l’année sans cette replay value nécessaire à sa survie…

14/20

Bunch Of Shit #5
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