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J-Love – Pardon My Intrusion (2013)

Jules et Laure ont des rêves plein la tête mais surtout des images de Manhattan plein les yeux. Le jour J arrive bientôt leurs premières vacances à NYC vont enfin prendre forme ! Ça s’imagine déjà en train de faire du marché bio sur Union Square, se remplir le bide à Pastis sur MeatPack, aller à la rencontre de l’héroïne de Sex And The City dans The Village et acheter une nouvelle paire d’espadrilles sur Soho pour Jules. Et quitte à être un peu aventurier, pourquoi pas un petit gospel sur Harlem ? L’avion  se pose sur l’asphalte de JFK, le chek-in à la douane se passe sans encombre et aucune perte de bagage n’est à déplorer. Tout débute parfaitement bien mais voilà, les deux tourtereaux vont vite se transformer en pigeons car le taxi dans lequel ils s’engouffrent n’est autre que celui d’un des plus gros Hip-Hop Serial killer du Queens : J-Love. Pardon My Intrusion, un road movie cauchemardesque dans le Queens  où les lumières de Midtown font place aux flashy des sapes estampillées Lo-Life.

La violence n’a même pas commencé que l’on entend déjà notre couple chouiné à grosse larme. Lay Low préviens J-Love, le pire reste à venir. Jules regarde Laure eux qui rêvaient de World Food baignent dans une atmosphère de graillon tex-mex et de papiers graisseux de hamburger mettant ainsi à mal leur bio éthique… L’atmosphère extérieure ne détend rien, on est loin des clichés de Gossip Girls, ce que Jules semble avoir du mal à supporter. Cette débauche d’horreur n’aurait pas pu être pire sauf que J-Love décide de faire péter à coup de basse la carlingue de son tacos avec sa dernière livraison musicale, le cauchemar commence vraiment !

Eux qui rêver de Jay-Z à la sauce Empire State Of Mind se retrouvent dans la tourmente du boom bap raw des rues du Queens avec le flow en moins (J-Love ne pouvant pas être parfait sur tous les points, il faut bien lui trouver des défauts en plus de ses lyrics…). Et ceux qui se sont frottés au J-Love savent que le mec fait ses tartares galettes au couteau lui-même et que la date limite de consommation est très fortement dépassée. Recette grand-mère avec un putain de Smith & Wesson en guise de presse-purée, J-Love suit sa tendance et si Dieu a inventé le rap c’est pour que J-Love sorte des putains de pochettes d’album à la hauteur de son style. Alors que Laure essaye toujours de comprendre le message subliminale de la pochette du Beautifull Dark Twisted Fantasy de Kanye West, elle risque fortement de revoir ses fondamentaux artistiques avec ce putain d’ours sur la pochette.


Adieu Abercombrie sur la 5ème avenue et bonjour les shop de falsh avec du polo Ralph Lauren à toutes les sauces, ici on est dans le brut pur, vulgarité urbaine à son paroxysme, J-Love ne dénote pas de ses anciennes sorties. Le modus-operandi est rodé même sur-rodé et le regard de ses victimes aussi traumatisées que ces anciennes victimes. Très proche de son Most Interesting Man Alive (très loin de faire dans la porcelaine de Limoges), le Don de la street tape s’entoure de la même équipe musicale : Purpose des Tragic Allies, B Divine, Blunt, Big Mack, Ayatollah et bien sûr J-Love himself. D’ailleurs l’homme n’étant pas à une ridiculité près, on a le droit à une énième version de Message From a Black Man aussi artisanal que de la pâtisserie industrielle pour une réunion des Outdorsmen (Meyhen Lauren, Action Bronson, etc).


Que les deux amants se rassurent, la souffrance est linéaire avec J-Love, une fois la première punition musicale passée, le reste ne bouge pas d’un doigt, la recette sur-usée qui contentera les afficionados du genre. Entre performances de seconde zone ou beats de fond de tiroir, J-Love est sur ses fondamentaux et seuls les invités viennent remplir le vide d’idée : on pense forcément à Ghostface Killah, Trife Diesel et Wigs qui ambiancent le track hommage à Amsterdam, mais aussi Killah Sha et AG Da Coroner sur Time’s Caught Up To You et Action Bronson et Meyhem Lauren sur Tony Wilson (vraiment dans la veine de ce qu’il y a de meilleur dans ce crew). Enfin, on se doit de vivre le calvaire infligé aux deux passagers sur du bon gros Posse Cut efficace, Pharmacy Express réunissant quelques têtes prometteuses du rap actuel : Timeless Truth, Camiliano, AG Da Coroner, Rasheed Chappell et Maffew Raggazino sur du gros B Divine.


Le cab s’engouffre sur un terrain vague, fin du calvaire, Jules et Laure sont expulsés sans ménagement de l’engin de J-Love les poches vides, rien est gratuit avec J-Love (et c’est pas lui qui remboursera les soins de l’ORL). Qui arrêtera le vétéran du Queens dans sa quête aveugle d’un rap dépassé et aussi vieillot que l’armoire bretonne de mémé ? En attendant, J-Love bourrine ce rap jeu pour le plus grand plaisir des amateurs de road movie à la sauce du Queens (mais surtout de second degré…)

 

15/20

J-Love – Pardon My Intrusion (2013)
4 vote(s)

2 comments on “J-Love – Pardon My Intrusion (2013)

  1. NosTa OneR on said:

    elle a mis du temps a venir ..mais elle est belle!!!…pas autant que le dressing de J-Love mais bon , là on touche au top !!!!

  2. Thadrill on said:

    c’est un album très profond, pas facile à s’approprier, ce fut un vrai challenge de le chroniquer, j’espère qu’il me lachera quelque polo de sa collection…

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