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The Good People – Gone For Good EP (2012)

A l’heure du tout vert et du développement durable, le rap semble bien éloigné de cette tendance voir même en inversement avec une ligne directrice plutôt en sous-développement durable (je parles évidemment de la qualité musicale). D’où la surprise de voir sortir de l’underground new-yorkais, un groupe engagé dans une démarche digne d’un discours de Daniel Cohn Bendit. The Good People, blaze très jack Johnsonnien, est composé de du mc Emskee et du beatmaker The Saint tout deux originaires de NYC. Cet extrait vous rappelle quelque chose ? Non ? Bon bah tant pis (et ouais j’ai flemme d’écrire l’intro)…  en 2009 sortait dans le désintérêt général une très bonne galette du nom de « Home Coming », grosse sensation à l’arrivée mais vite refroidie par la peur de voir ce groupe disparaître de la carte du Hip-Hop New-Yorkais comme c’est le cas de nombreux artistes soit trop vite oubliés soit ayant chuté par la suite.

Trois ans après alors que je fouille dans les bacs virtuels d’Amazon… non je déconne… trois ans après alors que je gratte illicitement de la musique sur un blog rap espagnol (le risque de daube en 2012 restant fortement accru, il reste conseiller de tester avant d’acheter) voilà pas que je tombe sur les très discrets Emskee et The Saint pour un EP Gone For Good. Direct je repense à leur première galette et forcément dans ce vide cosmique que forme le rap actuel, je me choppe le truc voir si leur shit va me faire monter le sang dans le tympan.


Anecdote : à force de chercher des informations sur ce groupe, on découvre très vite que leur absence est due soit à un manque de communication flagrant soit à un manque de curiosité de ma part puisque ce Gone For Good LP sera  leur 4ème essai et arrivera suite au succès rencontré par le premier solo d’Emskee (source de leur label pour ce projet Digger With Attitude)…  si Internet est un support incroyable pour faire des découvertes, il est aussi une énorme poubelle quantitative qui à force d’accumuler les surcouches de merde en tout genre ne permet pas d’entrapercevoir la brillance de certains objets, si trop de merde ne tuent pas la merde, il semble quand même qu’elle en laisse des grosses tâches sur les sources d’intérêt… Off.

Heureux de retrouver un minimum d’espoir musical et surtout crédule comme au premier jour (tiens d’ailleurs gay moment : je ne suce pas les artistes mais j’ai l’impression que depuis un petit moment eux n’hésitent pas à m’enculer avec  leurs fournées), je me lance dans l’écoute de cet EP me disant qu’après avoir enchainé les derniers Awar, Fatt Father et Prodigy, je ne pourrais jamais tomber plus bas ou alors va falloir que je me mette à bouffer de la croute terrestre. Le 8ème track se termine et je comprends alors que je viens de finir l’écoute de cette mini galette sans la larme de souffrance qui va avec (on peut avoir des crises de larmes aussi : H.N.I.C. 3).


Pourtant rien de surprenant dans cette galette voir même un conformisme total du début à la fin : un mc, Emskee, bien punchy avec un delivery bien ajusté mais qui ne dénote pas d’une profondeur incroyable et un beatmaker, The Saint, qui continue la recette boom bap 90’s qui lui permet de côtoyer  les cimes de la haute beatmakerie sans non plus ravager les basses. Bref la recette traditionnelle façon Maïté bien arrosée d’armagnac des 90’s. Moins enrichissant qu’un J-57, cet EP trouve son équilibre dans sa rythmique, son effort sur le hook et une liste de guest qui n’a vraiment rien à perdre.

Ouverture mise sur le morceau One To Six, à la vibe jazzy et au Hook percutant et construit avec manière et clin d’œil, le duo continue son allure avec le NYC Anthem sur loops vocal et vibe un brin futuristique, How I Represent (tout un concept). L’héritage musical des grands beatmakers New-Yorkais se ressent dès l’entrée et ne fera que perdurer sur les 8 tracks, pas besoin de distiller les différents styles pour s’en rendre compte (l’apport Gangstarr/Native Tongue plus affirmé), on reste dans un univers jazz assez aérien AlumniMake Believe, The Elements et Work Release s’enchainent en douceur et si Emskee se sent à l’aise dans l’exercice (delivery synchronisé, lyrics basiques mais en phase) il engraine ses guests dans le même sens (D-Slim, J. Sands, Brick Casey et enfin Spectac, un peu moins calé niveau beat). Very MAD secoue l’auditeur, scratch, loops pimenté et une particulière addiction pour les cuivres (ce qui donne ce souffle particulier à l’EP).

Sorti uniquement en vinyle, cet EP est un préambule au LP qui ne devrait pas tarder et rester dans les mêmes thèmes ce qui augure une galette intéressante pour cette année, et pourquoi venir bousculer l’ordre établi mais surtout la morosité musicale actuelle. Espérons juste qu’une version CD de ce nouveau Good People soit d’actualité et que la livraison ne se limitera à leur champ d’action c’est-à-dire le Japon…

15/20

The Good People – Gone For Good EP (2012)
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