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Mos Def – The Estatic (2009)

Il y a des personnages qui sont indissociables d’une période donnée. Pour ma part le nom de Mos Def reste associer à l’époque dorée du label Rawkus. Loin de n’être que le porte étendard du label, il est aussi la moitié du duo Blackstar qui nous avait livré l’un des derniers classiques des années 90. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, en 1999, Mos Def délivrait son premier album l’excellent Black On The Both Side qui avait fini de solidifier sa fan base et de mettre sa voix nasillarde dans les plus reconnaissables du Rap Game. Touche à tout, le natif de Brooklyn n’avait jamais déserté les devants de la scène alternant entre films et albums dont le très hétéroclite New Danger et le paresseux True Magic. Finalement  si le Mighty Mos peut se vanter du statut de légende du Hip-Hop ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas failli à son statut et déçu ses fans durant ce début de siècle. Annoncé en 2007 et sorti cette année, The Ecstatic est donc le 4ème album solo de Mos Def. Dans la période trouble et de mutation du Hip-Hop actuel, beaucoup de tête d’affiche essaye de se redonner une nouvelle jeunesse et Mos Def n’est pas une exception, d’où cette interrogation : Ecstatic est-il le digne successeur du mémorable  Black On The Both Side ?

Annonçons-le maintenant, cet album ne contient aucun banger contrairement à un Ms Fat booty sur BOBS mais le résultat est aussi absorbant. Estatic est clairement un album diversifié tout en sachant ne pas dégouliner dans tout les sens car Mos Def a su bien s’entourer au niveau de la production.

L’album commence par Supermagic produite par Oh No, et directement on sait que Mos Def tient la baraque sur une vibe indienne très vitaminé. On enchaîne avec une prod. de Chad Hugo, la moitié des Neptunes, sur le très Boom Bap Twilite Speedball. Premier guest à venir en renfort de Mos, Mister Slick Rick aka The Ruler qui nous fait très vite regretter d’avoir osé penser à l’enterrer sur ce Auditorium. Le beat de Madlib, déjà connu sous sa série des Beat Konducta, se marie à la perfection au flow du Old Timer, jubilatoire !!!
Mos Def continue à nous faire voyager et après l’Inde, Wahid, toujours produit par Madlib nous propose une halte au Moyen-Orient et ainsi de nous rappeler sa foie dans la religion musulmane. On retrouve Preservation, déjà présent sur True Magic, au manette du provoquant Priority. Même prodo sur le sympathique Quiet Dog Bite Hard qui au fil des écoutes vous aliène, dans le bon sens du terme, avec ses hand clap entêtant.

On arrive à la bombe que Mos Def nous avait lâché en 2008, Life In Marvelous Time, un vrai bijou produit de main de maître par Mr Flash et où l’on retrouve un Mos Def nous livrant une performance lyricale que l’ensemble de The Ecstatic n’atteint pas. S’enchaine ensuite The Embassy, trop courte, mais toujours bien produite par Flash puis No Hay Nada Mas pas d’une franche réussite où Mos se livre à un rap en espagnol très endormant. On flippera sur le titre Pistola mais pas de panique, Mos Def lâche l’espagnol et reprend sa prestation en anglais sur un air très relaxant de Oh No. Rif de guitare en appui sur Pretty Danser avant de redescendre dans un style plus reggae avec le tripant  Workers Comp. et son thème sur l’employabilité. Le point le plus négatif de cet album est vraiment la durée trop courte de certaines tracks comme Revelations.

On finit l’album avec des guests puisque Georgia Anne Muldrow s’invite sur Roses alors que Mos endosse le rôle de feat. sur cette très bonne production de la miss, un risque appréciable de la part du mc. History de feu Jay Dee permet sur cette sublime vibe de réunir les Blackstar avant la sortie de leur album en fin d’année, à noter la très bonne performance de Talib Kweli sur ce coup. L’album se termine en feu d’artifice avec Casey Bay et ses accélérations tonitruantes.

Clairement l’album n’est pas accessible et il faudra une multitude d’écoute pour se rendre compte de la réussite de ce Ecstatic dont on sent le potentiel dès la première écoute. Pas de track de bas étage, certains pointeront le doigt sur la flemmardise de Mos à aller chercher des instrus déjà utilisées de Madlib mais tant que le résultat est bon autant en profiter ou alors il faudra rendre la pareille aux autres mc (You Can’t Stop Us Now doit être le son le plus utilisé des 10 dernières années et pourtant personne s’en plaint). Non la véritable faiblesse de cet album reste dans la durée des tracks avec une impression d’inconsistance. Autre point à soulever, une prestation lyricale un peu trop légère surtout si on prend en référence Life In Marvelous Time. Pour l’ensemble ça reste du très bon, Mos Def ne rivalise pas avec son BOBS mais nous sort un album qui se place facilement en deuxième position dans sa discographie. A dompter avec patience !

17/20
Mos Def – The Estatic (2009)
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